jeudi 22 janvier 2015

par la Rédaction en    Pas de commentaire
   Après avoir lu " Français, bougeons nous ! ", le dernier livre de Pierre Gattaz, le patron de Medef, une chose est sûre : Pierre Gattaz boude ! Dans son dernier brûlot, il nous parle de ses deux grandes obsessions, la croissance et l'emploi, et appelle la France à exploiter tous ses atouts pour enfin commencer à gagner le jeu de la mondialisation.




       Pour lui la situation est urgente, la France s'enfonce à cause de son immobilisme. La faute à qui ? La sphère politique et les syndicats, aliéné par un "trotskisme masqué mais très persistant, sans doute l’élément le plus démotivant pour les forces vives de notre pays." Cette pensée d'extrême gauche empêcherait le dialogue social et les réformes structurelles dont notre cher pays aurait besoin. Voyons ça en détail.

          L'objectif de Pierre Gattaz et le centre de sa réflexion est l'emploi : il a déjà fait plusieurs propositions visant à créer 1 million d'emplois en 5 ans. Cela passe par la création d'un «sous-smic» pour les publics en difficulté, la suppression de deux jours fériés, l’ouverture des magasins le soir et le dimanche, le réaménagement du temps de travail, l’assouplissement du CDI etc… En bref, toucher une bonne partie de nos acquis sociaux si chers à nos syndicats. Et bien entendu, Pierre Gattaz s'offusque du refus catégorique du dialogue par les syndicats. Du coup, il boude !

          Il serait peut-être bon de rappeler à Pierre Gattaz que dans une négociation il faut des contreparties et c'est là que la bât blesse : le seul geste proposé par Pierre, c'est des possibilités d'embauche. Effectivement, d'un point de vue libéral, une réduction du coût du travail, de certaines charges sociales et une précarisation des salariés va entraîner la croissance et une entreprise en pleine croissance a plus de chance d'embaucher qu'une entreprise en déficit. Mais cela n'implique pas qu'elle embauchera forcément, ni qu'elle va se gêner pour s'installer en Chine ou en Thaïlande.

          Un petit exemple: en 2009, la baisse de la TVA dans la restauration devait permettre de diminuer les tarifs de 3% et garantir la création de 20000 emplois pérennes en 1 an. Au bout du compte, les prix n'ont baissé que de 1,7 %  et seuls 5700 emplois ont été crées. Parce qu'on peut décréter une baisse de taxes ou une réforme du code du travail, en revanche, on ne peut pas interdire à une entreprise de licencier, de délocaliser ou de geler les salaires. En d'autres termes, c'est le sens du partage des chefs d'entreprises qui nous sauvera, et Pierre Gattaz, qui s'est octroyé une augmentation de salaire de 29% l'année dernière, sait de quoi il parle.

            En gros, Pierrot nous pisse dessus en voulant nous faire croire qu'il pleut. Heureusement pour nous, notre gouvernement socialiste par « Le président Hollande semble avoir compris (…) l’annonce du pacte de responsabilité. » Avec la loi Macron - ce mic-mac de réformes destiné à faciliter le licenciement, limiter l’emploi ou faire travailler les salariés le dimanche - Pierre peut enfin jouir… enfin se réjouir de cette culbute sociale.

Samaël


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